par Daniel Steen
« Les actions de Dieu sont
parfois déroutantes. Il permet des moments « incompréhensibles » et,
quand certains événements se produisent, nous traversons des moments de
« désillusion ». …
Cette étude a été construite en partie à l’aide du livre: « En colère contre Dieu » de Michèle Novotni et Randy Petersen.
Introduction
Les actions de Dieu sont parfois
déroutantes. Il permet des moments « incompréhensibles » et, quand
certains événements se produisent, nous traversons des moments de
« désillusion ».
C’est dans ces moments-là que l’image
que nous nous sommes faite de Dieu se trouve « écornée », voire
détruite. Alors, le terme « désillusion » est bien choisi. Cela veut dire que nous nous faisions des « illusions ».
En fait, nous avons besoin d’apprendre à connaître Dieu. D’ailleurs, il est écrit:
« Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. « Jean 7:3
C’est un phénomène très humain de se
faire une « idée » ou une « image » de Dieu. Mais alors nous portons en
nous cette image et c’est elle que nous annonçons autour de nous par
notre façon d’être et de réagir aux événements.
Nous portons et nous annonçons ce qui nous imprègne:
Luc 6/45: « L’homme
bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire
de mauvaises choses de son mauvais trésor; car c’est de l’abondance du
cœur que la bouche parle. «
Alors, quel est le Dieu que nous servons ?
Ex 20.13 » Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. «
Ex 20:4-5: « Tu
ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des
choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et
qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras
point devant elles, et tu ne les serviras point; «
Quels sont nos sentiments vis-à-vis de Dieu ?
Les déceptions
J’ai lu l’histoire d’une petite fille
de 9 ans, Valentine. Un jour, elle fut tirée dans un véhicule, violée et
jetée dans la rue.
Cette petite a grandi et, à l’âge de
50 ans, elle se demande encore comment Dieu a pu permettre cela. Pendant
des années, à l’église, elle a fait semblant d’être bien.
C’est une déception extraordinaire. Le prophète Jérémie est passé par un chemin similaire, il écrit:
Jér 14;8-9: « Toi qui es
l’espérance d’Israël, Son sauveur au temps de la détresse, Pourquoi
serais-tu comme un étranger dans le pays, Comme un voyageur qui y entre
pour passer la nuit? Pourquoi serais-tu comme un homme stupéfait, Comme un héros incapable de nous secourir ? Tu es pourtant au milieu de nous, ô Eternel, Et ton nom est invoqué sur nous: Ne nous abandonne pas! «
Ce Dieu est « étranger » il n’est pas
conforme à l’idée que nous nous faisons de lui. C’est d’ailleurs
l’argument majeur utilisé par les personnes qui ne veulent pas de la
foi : « Si Dieu existait, il ne permettrait pas ceci ou cela…»
Elles ne peuvent admettre l’existence d’un Dieu qui ne soit pas conforme à l’image qu’elles s’en font.
ll est d’ailleurs étonnant de
constater que de nombreuses personnes se disent incroyantes; pour elles,
Dieu n’existe pas. Mais quand il arrive des événements malheureux,
c’est ce Dieu inexistant qu’on accuse !
La trahison
Il arrive que nous soyons en colère
contre Dieu. Il est également assez fréquent que dans la vie chrétienne,
nous luttions davantage contre Dieu que contre le malin. La colère
prend naissance dans un sentiment d’injustice ou de trahison.
Ce qui est dangereux, ce sont les conséquences que peut engendrer la colère.
La bible ne dit pas que la colère est
toujours mauvaise parce que Dieu lui-même s’est mis en colère; elle dit
qu’elle doit être juste et contrôlée, ce qui est très difficile, voire
impossible aux hommes. L’homme colérique est infréquentable parce qu’il
se laisse emporter par la violence.
Prov 19/19: « Celui que la colère emporte doit en subir la peine; Car si tu le libères, tu devras y revenir. «
Prov 22124: « Ne fréquente pas l’homme colère, Ne va pas avec l’homme violent. «
La colère vient donc d’un sentiment
d’injustice, de trahison. En fait, elle vient parce qu’une « loi » ou un
« principe » qui nous habite a été transgressé. Par exemple, l’Ecriture
parle de la colère de Dieu en ces termes :
Rom 4:15 » parce que la loi produit la colère, et que là où il n’y a point de loi il n’y a point non plus de transgression. »
C’est là l’expression d’un phénomène
normal, « la loi produit la colère ». Nos cœurs sont souvent remplis de
lois et de principes.
Quand nous avons le sentiment d’être
trahi par Dieu, nous sommes en colère contre lui. Cette colère n’est
d’ailleurs pas toujours exprimée, mais cela veut dire que Dieu a
« transgressé » une règle, une loi que nous avions dans le cœur.
Ces lois ou ces principes qui nous
habitent sont peut-être venus de notre vécu ou de notre recherche
honnête de Dieu. Par exemple: « Dieu est amour ». Voilà un
principe que nous retenons facilement. Par conséquent, lorsqu’un
événement dramatique survient, nous avons l’impression d’être trompés.
A nos yeux, c’est une trahison, une amitié brisée: « Seigneur tu n’as pas tenu tes promesses. Tu es responsable de ma souffrance, n’est-il pas écrit que tu es amour ? »
L’amitié implique la loyauté. Quand une personne entre dans notre cœur, on ne peut pas admettre la trahison.
La colère vient parce que nous pensons que Dieu a « rompu le contrat ». Et ceci d’autant puisque jusque là, nous le servions avec joie !
De nombreux hommes de Dieu sont passés par ces sentiments:
Ps 2212: « Mon Dieu! Je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je n’ai point de repos. «
Jér 16:17-18 : « Je ne me suis
point assis dans l’assemblée des moqueurs, afin de m’y réjouir Mais à
cause de ta puissance, je me suis assis solitaire, Car tu me remplissais
de fureur. Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle? Pourquoi ma
plaie est-elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir ? Serais-tu pour moi comme une source trompeuse, Comme une eau dont on n’est pas sûr? «
Job 30/19-31 :
» Dieu m’a jeté dans
la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre. Je crie vers
toi, et tu ne me réponds pas; Je me tiens debout, et tu me lances ton
regard. Tu deviens cruel contre moi, Tu me combats avec
la force de ta main. Tu me soulèves, tu me fais voler au-dessus du
vent, Et tu m’anéantis au bruit de la tempête. Car, je le sais, tu me
mènes à la mort, Au rendez-vous de tous les vivants. Mais celui qui va
périr n’étend-il pas les mains? Celui qui est dans le malheur
n’implore-t-il pas du secours? N’avais-je pas des larmes pour
l’infortuné? Mon cœur n’avait-il pas pitié de l’indigent? J’attendais le bonheur, et le malheur est arrivé; J’espérais la lumière, et les ténèbres sont venues.
Mes entrailles bouillonnent sans relâche, Les jours de la calamité
m’ont surpris. Je marche noirci, mais non par le soleil; Je me lève en
pleine assemblée, et je crie. Je suis devenu le frère des chacals, Le
compagnon des autruches. Ma peau noircit et tombe, Mes os brûlent et se
dessèchent. Ma harpe n’est plus qu’un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs. «
On raconte l’histoire d’une femme,
Jeanne, qui avait consacré sa vie au service du Seigneur. Elle lui avait
donné son énergie, son temps, son argent.
Un jour, sa petite fille a été
victime d’abus sexuels. Pourquoi cette petite n’a-t-elle pas été
protégée ? N’était-elle pas protégée par le sang de Christ et par les
prières de Jeanne ?
L’Abandon
Quand arrive ce genre de malheur et
que « Dieu ne fait rien et n’a rien fait pour l’empêcher», nous nous
sentons seul ! Même si des amis sont là pour nous entourer.
C’est le vide, parce que nous attendions autre chose de la part de Dieu, de ce qu’on imaginait.
ll est des événements pour lesquels nous ne sommes pas préparés. Alors la réaction humaine est de dire ou penser: « Si Dieu n’a pas l’intention de nous traiter correctement, pourquoi devrions-nous avoir à faire avec lui ? ».
Beaucoup de personnes arrêtent leur chemin vers Dieu à ce stade et font demi-tour.
Elles peuvent alors soit « vivre leur
vie pleinement », soit sombrer dans une grande tristesse ou dans
l’indifférence ou bien dans le rejet de Dieu, soit encore « aimer, aimer
et encore aimer leur prochain » comme si elles avaient besoin
d’expliquer à Dieu ce que c’est que l’amour ! Puisque lui, n’a rien
compris !
Il est des manières de vivre
qui sont des colères pédagogiques pour, en quelque sorte, expliquer à
Dieu comment il devrait se comporter.
Il n’empêche que la relation avec lui
est brisée, la colère est au fond du cœur et c’est cette solitude qu’on
essaye de combler de toutes sortes de manières.
Elie a ressenti cela lorsqu’après
avoir servi Dieu toute sa vie, il ne comprend pas pourquoi Jézabel règne
en maîtresse et le poursuit pour le mettre à mort.
Elie, ce grand prophète, demande la
mort, il déprime et veut disparaître. C’est, d’ailleurs, très étrange,
car en deux versets qui se suivent, il cherche à sauver sa vie puis il
veut mourir. En fait il ne veut pas mourir de la main de Jézabel ce qui
serait un échec total, mais en même temps il ne comprend plus son Dieu
et préfère disparaitre.
1 Rois 19/34: » Elie, voyant cela, se leva et s’en alla, pour sauver sa vie.
Il arriva à Beer-Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son
serviteur. Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de
marche, il s’assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant: C’est assez ! Maintenant, Eternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. «
Pourquoi ont-ils fait un veau d’or ?
Lorsque les Hébreux ont quitté
l’Egypte, ils ont assisté à de grands et redoutables phénomènes : les 10
plaies d’Egypte. Un homme osait affronter le pharaon au nom d’un Dieu
que personne ne connaissait, sinon qu’en lointains souvenirs.
Quand tout ce peuple s’est trouvé
coincé entre la mer et l’armée de pharaon, il a encore assisté à un
grand prodige lorsque Moïse a levé son bâton. : La mer s’est ouverte en
deux !
Mais au fond, ce Dieu, ils ne le
connaissaient pas et le voilà qui les emmène dans un désert dans lequel
l’eau est mauvaise, les conditions de vie sont épouvantables. Seul un
homme, Moïse arrive à résoudre les problèmes lorsqu’ils se présentent,
parce que lui seul parle avec Dieu.
Par conséquent tout passe par Moïse.
Personne d’autre n’a de relation avec ce Dieu. Pouvons- nous imaginer un
Dieu qui ne se montre qu’à travers des cataclysmes et des prodiges ?
Pensez à Moïse, le seul homme qui parle avec ce Dieu: c’est un être à part. Sans lui que va-t-il arriver ?
Or, c’est justement ce qui se produit : Moïse s’en va dans la montagne de Sinaï et on ne sait ce qu’il devient !
Le désert est terrible, on ne
s’imagine la difficulté d’attendre 40 jours, et peut-être plus, sans la
présence de celui qui parle avec Dieu et qui peut résoudre les problèmes
quotidiens… Alors, l’humain reprend le dessus :
Ex 32/1 :
« Le peuple, voyant que
Moïse tardait à descendre de la montagne, s’assembla autour d’Aaron, et
lui dit : Allons! Fais-nous un dieu qui marche devant nous, car ce
Moïse, cet homme qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. «
ll y avait un vide, l’homme qui les conduisait avait disparu. Ce vide, ils vont le combler avec des moyens humains, car il faut toujours le combler.
C’est une nécessité pour les êtres humains de croire à quelque chose, de mettre sa confiance dans quelque chose.
Même les personnes qui se disent
athées mettent leur foi en quelque chose: la science, l’écologie,
l’argent, la nature humaine, la philosophie, la politique, l’aide
humanitaire, la force, la femme ou l’homme de leur vie, leurs enfants
etc…. On trouve toujours une source d’espérer et de croire pour avancer
dans la vie et donner un sens à sa vie.
N’est-ce pas ce que les Hébreux ont fait ?
Bien entendu, à notre époque un « veau d’or » ce n’est plus à la mode. Mais
l’objectif du veau d’or était bien de les conduire dans leur chemin.
Il fallait un guide, un fil conducteur à leur vie, un sens. Qu’allons-nous devenir dans ce désert ?
Le veau d’or c’est un retour à ce
qu’on connaît, aux « valeurs sûres » de l’humain. Ils se sont fait un
Dieu selon leur conception.
Ex 32:2-6:
« Aaron leur dit Otez
les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de
vos filles, et apportez-les-moi. Et tous ôtèrent les anneaux d’or qui
étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. ll les reçut
de leurs mains, jeta l’or dans un moule, et fit un veau en fonte. Et ils dirent: Israël! Voici ton dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte. Lorsqu’Aaron vit cela, il bâtit un autel devant lui, et il s’écria: Demain, il y aura fête en l’honneur de l’Eternel !
Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, et ils offrirent des
holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces. Le peuple s’assit
pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. «
Notez bien que ce Dieu est bien
unique, on lui attribue tous les prodiges de la sortie d’Egypte et, au
bout du compte, il amène la joie et la tranquillité. Ce veau, ils ne l’appellent pas « veau », ils le nomment: « l’Eternel ».
Qu’attendons-nous de Dieu ?
Nous ne sommes pas toujours
conscients du fait que nous avons des « clichés » sur Dieu. En voici
quelques-uns qui vous feront peut-être rire.
Le Dieu Père Noël
C’est un Dieu brave qui distribue des
cadeaux. Il regarde qui est sage et qui ne l’est pas. Mais au bout du
compte, c’est Noël!, il pardonne et tout le monde a son cadeau.
Par exemple, ma mère disait que Dieu est tellement bon, que tout le monde sera sauvé au bout du compte.
Dans ce cas, on se demande pourquoi Jésus est venu mourir pour le
salut de ceux qui se repentent ? Puisque les autres aussi seront
sauvés ! Il suffit de patienter….
Le Dieu grand-père
C’est un bon grand père un peu sénile qui « aime voir les jeunes
s’amuser ». A la fin de tout, son plan est de pouvoir dire « C’est bien,
tout le monde a pris du bon temps ». Comme c’est un grand-père et non
un père, il ne punit pas.
Pas de chance, l’Ecriture nous dit que Dieu est un Père et que, ce faisant, il nous éduque comme un père doit le faire.
C.S. Lewis a écrit ceci :
« J’aimerais sans doute beaucoup vivre
dans un univers gouverné de cette façon. Mais puisqu’il est tout à fait
clair que ce n’est pas le cas, et puisque j’ai des raisons de croire,
néanmoins, que Dieu est amour, j’en conclus que ma concession de l’amour
doit être corrigée. »
Le Dieu policier de la route
C’est un Dieu qui aime la justice. Le tricheur doit être puni.
L’irritation est grande quand le mal domine. Pourquoi notre Dieu ne
punit-il pas ?
Par exemple: je roule à 97 km/h sur une route limitée à 90 km/h. D’un
coup, un « fou » me double à 140 km/h. Je fulmine et espère qu’il se
fera prendre ! Que justice soit faite ! Oui, mais moi aussi je dépasse
la vitesse autorisée… oui, mais pour moi, c’est moins grave n’est-ce
pas !
Cela s’appelle l’hypocrisie.
Venons-en à ce cliché: Dieu n’a jamais dit que les malfaisants
seraient frappés sur le champ. Au contraire, Jésus nous a enseigné que
l’ivraie pousse avec le blé !
Si Dieu frappait à tour de bras : comment serait-il aimé ?
Si Dieu récompensait à tour de bras : pourquoi serait-il aimé ?
Le Dieu bon génie
Ce Dieu répond à nos requêtes, pourvu qu’on fasse quelque acte, serment ou rituel. On passe une sorte de marché avec ce Dieu-là.
Par exemple, on pense que Dieu répondra à nos prières, sous-entendu
comme nous le souhaitons bien sûr, si nous faisons ce qui lui plait (ou
que nous pensons qui lui plait).
Nous savons bien que Dieu est tout puissant, et on aimerait tellement
qu’il finisse par « céder » après un jeûne par exemple ! Ou un, don
financier, ou une promesse, ou encore un cierge.
Cela s’appelle « faire du commerce » !
Quand on est honnête avec Dieu, il répond toujours à nos prières.
Mais en son temps et pas forcément comme on l’aurait voulu. C’est ça qui
est ennuyeux ! On ne « force » pas la main de Dieu.
Nous pouvons supplier le Seigneur, nous ne pouvons pas le faire plier.
Matt 6/7-8 :
« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles
comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront
exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre père sait de quoi vous avez
besoin, avant que vous le lui demandiez. «
Le Dieu Super Star
C’est un Dieu dont on est « fan », on connait tout de lui : ses
écrits, ses exploits, sa vie. Bref, on n’a que lui à la bouche. On amène
les amis aux réunions, parce qu’il va faire quelque chose: guérison,
prophétie, chant en langues etc…
En fait, on le connait comme on connaît le président de la république
ou comme on connaît Johnny Halliday. Mais quelle relation y a-t-il
vraiment avec lui ?
Et toutes les autres images de Dieu…
On peut encore citer le « Dieu comptable » prêt à faire payer toute incartade.
Le « Dieu religieux » qui exige des sacrifices, des neuvaines et autres rites.
Le « Dieu grand maître spirituel » sorte de gourou sur un piédestal dont on vénère la statue.
Le Dieu distributeur de bénédictions comme la machine à café etc…
Quelques réflexions
Warren Ulliersbe :
« Job représentait une menace pour ses amis. Son expérience
remettait en question la validité de leur théologie bien ficelée… Ils ne
s’intéressaient pas vraiment à Job comme un être plongé dans la
souffrance. Job représentait avant tout pour eux un problème dont ils
devaient se débarrasser et non pas comme une personne qu’il fallait
encourager ».
Komelis Miskotte :
En parlant
d’Auschwitz il disait:
« On peut toujours croire au Dieu qui a permis ce qui est arrivé, mais peut-on encore lui parler ? »
Ronald Dunn :
Dans son livre «
Quand le ciel est silencieux », il explique
que se reposer sur Dieu ne protège pas des blessures. Il ajoute que la
foi dépendante de la prospérité n’est pas authentique.
Il écrit encore:
« Job comprenait désormais que la doctrine
orthodoxe en laquelle il avait cru toute sa vie était fausse. Sa
théologie ne résistait pas au poids de la réalité. »
Il ajoute :
« Parfois, nous nous trouvons isolé des autres parce
que Dieu œuvre dans notre vie d’une façon différente, d’une façon
inhabituelle et peut-être anti conformiste. Si différente, si anti
conformiste qu’ils ne peuvent la considérer que comme un jugement ou une
punition. A l’instar des amis de Job, ils doivent nier l’intégrité de la victime afin de défendre leur vision. »
»« Mais
la plus grande des solitudes n’est pas provoquée par l’isolement de la famille, des amis, de la société, mais bien
le soupçon d’avoir été abandonné par Dieu.
Les plus courageux viennent me voir après le culte. Je les aperçois
du coin de l’œil. Ils ne s’approchent pas avant que je sois seul, avant
que je finisse de saluer les gens et de serrer les mains. Certains
abandonnent et retournent chez eux. Mais d’autres restent, traînant
innocemment, un peu à l’écart de la foule. Quand je suis enfin seul, ils
s’approchent et lançant des regards furtifs, ils s’expriment avec des
paroles circonspectes, en murmurant, la gorge nouée. Ils ne connaissent
que les ténèbres.
Ils sont des parias, parce qu’ils souffrent d’une affliction
spirituelle. Ils représentent une source d’embarras pour les autres
membres de l’église de la bonne humeur. Ils répugnent à avouer leurs
ténèbres, de crainte d’entendre toujours les mêmes abominations : «
repens-toi »,
« crucifie la chair », « compte tes bénédictions », « sois reconnaissant de ne pas avoir le cancer ».
Je pense que certains seraient prêts à échanger leurs ténèbres contre
le cancer. Au moins alors, ils pourraient reconnaître leur douleur et
trouver aide et réconfort.
Qu’est devenu le veau d’or ?
Quand on analyse le processus qui a amené les Hébreux à se faire un
veau d’or, nous voyons que ce peuple n’avait pas de relation intime avec
ce Dieu qui se disait être « leur Dieu ».
En fait, ils ne connaissaient Dieu que par un intermédiaire. Cela les a conduits à avoir un comportement irrespectueux envers le vrai Dieu. Nous aurions sans doute fait de même.
Quand Moïse est revenu de la montagne, il ne pouvait pas enseigner ce
peuple, parce que celui-ci pensait avoir trouvé la vérité dans le veau
d’or, et la joie était au rendez-vous.
Alors, il a brisé les tables de la loi. Il fallait d’abord détruire,
une fois pour toutes, la fausse image que le peuple se faisait de Dieu.
Ex 32/19-20:
« Et, comme il approchait du camp, il vit le veau et
les danses. La colère de Moïse s’enflamma; il jeta de ses mains les
tables, et les brisa au pied de la montagne. ll prit le veau qu’ils
avaient fait, et le brûla au feu; il le réduisit en poudre, répandit cette poudre à la surface de l’eau, et fit boire les enfants d’Israël. «
Notez bien qu’en la circonstance le peuple n’était pas enseignable, par contre le veau a été réduit en poussière
et ils l’ont eu « dans l’estomac ». lls ont donc dû le « digérer » !
Quelle curieuse méthode ! Je pense que de nos jours, Moïse serait passible d’un tribunal international après un tel traitement.
Cependant, que faut-il comprendre ? C’est que quelquefois, nous avons
de tels clichés tenaces sur Dieu, de telles forteresses de pensées,
qu’il faut un événement particulier dans notre vie pour le mettre en
évidence et le détruire définitivement. Nous devons, en quelque sorte,
le manger et le digérer !
Nous voyons qu’après avoir fait « boire » le veau d’or au peuple, Moise propose un choix et déclare une purification :
Ex.32: 26-27:
» Moïse se plaça à la porte du camp, et dit A moi ceux qui sont pour l’Eternel !
Et tous les enfants de Lévi s’assemblèrent auprès de lui. ll leur dit:
Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël: que chacun de vous mette son
épée au côté; traversez et parcourez le camp d’une porte à l’autre, et
que chacun tue son frère, son parent. «
Que faut-il comprendre ?
C’est que lorsque l’image que nous nous sommes faite de Dieu est
détruite, il y a un choix: voulons-nous chercher et continuer avec Dieu
ou nous arrêter ? Si nous continuons, il faudra purifier nos vies,
j’allais dire « purger » nos vies de ce qui est faux.
Nous remarquons bien souvent qu’après un « coup dur » de la
vie qui a détruit les idées fausses, certaines personnes cherchent à se
rapprocher de Dieu et d’autres s’en éloignent le plus possible.
C’est le choix proposé par Moïse aux Hébreux:
Qui sont ceux pour l’Eternel ?
Quand Jésus voyait un malade, il disait
« que veux-tu que je fasse ? » ou encore:
« veux-tu être guéri ? ». Comme si cela n’était pas évident !
En réalité, Jésus disait : «
as-tu réfléchi au sens de la guérison ? »
Et bien non, ce n’est pas évident ! Certaines personnes ne souhaitent
pas être guéries. Parfois pour ne pas perdre les allocations, d’autres
fois pour continuer à être bien entourées affectivement, ou encore parce
qu’alors il faudrait aller travailler, ce qui nécessite du courage et
une réadaptation etc….
Bref, quand l’image qu’on s’est faite de Dieu est cassée, on peut se
laisser soigner par Dieu ou alors s’éloigner et prendre en main la
situation soi-même, parce qu’on sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on
aura !
Comment Dieu soigne-t-il ?
Nous avons besoin d’être guéris de nos constructions mentales. Pour cela, Dieu nous a laissé des remèdes. ll est écrit :
Prov 18/21 :
« La mort et la vie sont au pouvoir de la langue: Quiconque l’aime en mangera les fruits. »
La question est donc: « Quelle parole aimons- nous manger ? ». Quelqu’un a dit: « On guérit toujours par la parole d’un autre. »
Guérir ce n’est pas retrouver l’état dans lequel on était avant la maladie. On entre dans la maladie dans un état mental, on en sort dans un autre état mental.
La parole de Dieu est l’aliment qui peut guérir nos vies, changer nos mentalités et construire une bonne relation avec Dieu.
Par exemple, nous avons vu plus haut qu’Elie voulait mourir dans le désert, parce que sa
conception du Dieu « justicier » venait d’éclater en morceaux. Que s’est-il passé ?
I Rois 19: 5-6:
« ll se coucha et s’endormit sous un genêt. Et voici, un ange le toucha, et lui dit Lève-toi, mange.
Il regarda, et il y avait à son chevet un gâteau cuit sur des pierres
chauffées et une cruche d’eau. Il mangea et but, puis se recoucha.
L’ange de l’Eternel vint une seconde fois, le toucha, et dit: Lève.toi,
mange, car le chemin est trop long pour toi. Il se leva, mangea et but;
et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante
jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb. »
Nous constatons que Dieu prépare pour lui une nourriture céleste
adaptée. Elie n’en peut plus, il est « sans programme », n’ayant plus
rien à faire, il dort pendant qu’un ange lui prépare le repas !
Il arrive qu’après un événement douloureux nous soyons « assommés, KO ».
Au fond, quand une personne est tombée à l’eau, il faut parfois
l’assommer pour arriver à la sortir de l’eau vivante. Sinon elle se
débat et coule avec son sauveteur. Dieu pratique parfois de cette
manière.
C’est un temps pour se nourrir, manger un repas spirituel que nous n’aurions pas mangé autrement.
ll faut parfois des événements douloureux pour que nous redevenions
« enseignables » par Dieu, capables d’écouter autre chose que nos
certitudes.
En terme moderne, cela s’appelle un « recadrage ». Dieu recadre Elie
et lui montre une autre façon de voir, une autre facette de sa personne:
1 Rois 19:11-12: « L’Eternel dit Sors, et
tiens-toi dans la montagne devant l’Eternel! Et voici, l’Eternel passa.
Et devant !’Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les
montagnes et brisait les rochers: l’Eternel n’était pas dans le vent. Et
après le vent, ce fut un tremblement de terre: l’Eternel n’était pas
dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu:
l’Eternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et
léger. «
Elie est obsédé par une question qu’il ne dit pas clairement, une question que tous les hommes se posent: «
Pourquoi ? »
Dans ces moments spéciaux, c’est toujours la même question qui revient. «
J’ai fait ceci et cela pour te servir et voilà ce qui m’arrive. Pourquoi ? ».
J’ai beaucoup travaillé pour élever mes enfants et maintenant ils m’abandonnent… pourquoi ?
Toute ma vie j’ai pensé aux autres, à présent je suis seul… Pourquoi ?
Vous remarquerez qu’Elie explique à Dieu plusieurs fois ce qu’il a fait pour le servir
et Dieu fait comme s’il n’entendait pas Au contraire, il dit :
« Que fais-tu ici Elie ? »
I Rois 13/9-14: « Et là, il entra dans la caverne, et il y passa la nuit. Et voici, la parole de l’Eternel lui fut adressée, en ces mots: Que fais-tu ici, Élie? ll répondit J’ai déployé mon zèle pour l’Eternel,
le Dieu des armées car les enfants d’Israël ont abandonné ton alliance,
ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l’épée tes prophètes:
je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie……… Quand Elie
l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se
tint à l’entrée de la caverne. Er voici, une voix lui fit entendre ces
paroles: Que fais-tu ici Elie? Il répondit: J’ai déployé mon zèle pour l’Eternel,
le Dieu des armées; car les enfants d’Israël ont abandonné ton
alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l’épée tes
prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie. »
Dieu ne fait pas une « guérison miraculeuse », il fait réfléchir Elie
en se présentant à lui autrement qu’il ne l’attendait. Ça prend du
temps pour reconstruire une personne…
Conclusion
Chercher à connaître Dieu est le sort de tout homme. Il est normal
que nous apprenions qui est Dieu par les Ecritures, mais aussi « sur le
tas », par l’expérience… en tâtonnant !
Actes 17:26-28:
« Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul
sang, habitassent sur toute la surface de la terre ayant déterminé la
durée des temps et les bornes de leur demeure; il a voulu qu’ils
cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en
tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. »
ll est normal aussi que nos images de Dieu soient confrontées à la réalité, on ne change pas la réalité. Un fait est un fait…
Cependant, nous n’avons jamais tous les tenants et aboutissants. Dieu
est aux cieux et nous sommes sur terre, il connaît tout et nous ne
connaissons que peu de choses.
Essaie 55:9:
« Autant les cieux sont élevés au-dessus de la
terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes
pensées au-dessus de vos pensées. »
La théologie, c’est l’étude de Dieu…
Si notre théologie ne résiste pas à la réalité, c’est qu’elle est incomplète ou fausse !